Le problème de l’accès à l’eau persiste encore de nos jours au Burkina Faso et cela est plus crucial en milieu rural au regard des défis pluviométriques et le manque de ressources. Le phénomène s’est accentué de nos jours au regard de la situation humanitaire de plus en plus dégradante avec des corolaires de pauvreté. Cette crise humanitaire (problème de sécurité) a causé environ 2 millions de personnes déplacées internes (PDI).

En 2020, au Burkina Faso, le contexte WASH présentait les caractéristiques ci-après : 52% de la population n’avait pas accès aux services d’eau potable de base 24% de la population n’a pas accès à une source d’eau potable améliorée, 15% des points d’eau sont non fonctionnels, 50% des écoles ne disposent pas de sources d’eau potable. Par ailleurs la qualité de l’eau n’est pas assurée tout au long de la chaine de l’eau.

Les formations sanitaires et les établissements d’enseignement connaissent également une insuffisance de sources d’eau, ce qui accentue la problématique de la gestion et de l’entretien des toilettes. L’ONG WaterAid a indiqué qu’une mauvaise hygiène, une eau de mauvaise qualité et un assainissement inadéquat de l’eau sont à l’origine d’environ 88 % des maladies diarrhéiques dans le pays.

Afin de contribuer à soulager les populations en matière d’eau potable, la réalisation des forages positifs avec une installation d’équipements manuels et solaires constitue un atout majeur. L’ONG UpHope International basée aux Etats Unis d’Amérique avec son partenaire financier MAP International ont mobilisé des ressources financières nécessaire pour la mise en œuvre du projet « Amélioration de l’accès à des sources d’eau potable dans des localités du Burkina Faso ». Le projet comporte deux volets complémentaires qui sont :
– Volet pompes / forages pour accroitre l’accès à des sources d’eau potable ;
– Volet filtres à eau pour faciliter le traitement /filtrage de l’eau non ou peu potable afin de la rendre consommable.

Les activités du projet ont contribué à accroitre l’accès à l’eau pour les populations de quinze (15) communes sélectionnées au Burkina Faso. De façon spécifique, le projet a permis de :

  • accroitre l’accès à l’eau potable et par conséquent à améliorer la santé des populations des localités bénéficiaires (secteurs/quartiers, village, établissements d’enseignement, formations sanitaires) ;
  • améliorer l’accès les conditions de travail pour les prestataires de santé et les conditions d’études des élevés des établissements ciblés grâce à l’accès facilité à une source d’eau potable ;
  • accroitre les capacités de production et de stockage d’eau existantes ;
  • renforcer les bonnes pratiques en matière de traitement et consommation de l’eau par le biais de la distribution de filtres à eau ;
  • réduire considérablement le temps d’attente des ménages pour l’obtention d’eau ;
  • améliorer les bonnes pratiques d’hygiène au regard de l’accès accru en eau potable, élément fondamental du projet.

Le projet a pu réaliser 26 forages dans 15 communes du Burkina Faso et les communes de Kaya, Fada et Dédougou ont bénéficié des deux phases. Parmi, les 26 forages, 05 forages ont été réalisés dans des écoles et 02 dans des formations sanitaires.

Les bénéficiaires de ce projet sont les femmes et les jeunes filles membres de la coalition nationale des femmes de la zone ci-dessous :

Région des Hauts Bassins
Province du Tuy : communes de Houndé et de Koumbia
Province du Houet : Communes de Bobo Dioulasso et de Karangasso Vigué
Province du Kénédougou : communes de Orodara et de Banzon

Région du Centre-Ouest
Province du Boulkiemdé : commune de Koudougou et de Poa
Province du Sanguié : commune de Pouni et de Ténado
Province du Ziro : commune de Sapouy et de Cassou
Province de la Sissili : communes de Léo et de To

Son objectif est de renforcer la contribution effective des femmes et des jeunes filles aux instances de prise de décision au plan national, régional et local et une meilleure participation au processus de consolidation de la paix au Burkina Faso.

Il est à retenir que dans les processus de transition et de consolidation de la paix, la mise à disposition d’informations de qualité est un gage de facilitation de la compréhension des enjeux par les acteurs et parties prenantes et un moteur favorisant leur implication tout au long du processus. L’analyse de la faible participation des femmes dans les instances de décision, révèle la nécessité de les outiller pour l’accès facile aux informations crédibles sur les enjeux qui les concernent et ainsi motiver leur engagement sur des bonnes bases. Le lien établi entre la désinformation et les enjeux de la citoyenneté et de la consolidation de la paix, a depuis l’avènement de l’internet, été établi. La prolifération des rumeurs et autres canulars renforcent ici l’impératif de l’éducation aux médias tant les frontières entre la désinformation, la radicalisation, semblent devenir poreuses dans les périodes de transition politique et de crise sécuritaire, contribuant à exacerber fréquemment les conflits ethniques, communautaires, religieux etc. L’approche à adopter, pour renforcer les connaissances et les compétences des femmes et des jeunes filles membres de la coalition nationale des femmes, consistera à la production et la diffusion de contenus informatifs, la gestion de l’information, l’éducation aux médias pour la déconstruction des « Fakes news », le renforcement de capacités pour l’utilisation efficace des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il sera aussi question de mettre à disposition des femmes et jeunes filles, des outils et canaux d’expression et de communication adaptés et inclusifs, pour accroitre leurs possibilités de participation efficace aux processus de transition politique, électoraux et de consolidation de la paix. Par ailleurs, la femme en tant que mère, tante, sœur, épouse, fille, nièce, belle- fille, petite-fille est celle à qui, il est fait recours au quotidien pour ses conseils ou pour aider à réconcilier, à travers la médiation mais son rôle reste invisible et banalisé. Ceci étant les contributions des femmes doivent être rendues visibles et valorisées à travers des actions fortes pour un développement harmonieux dans la stabilité. D’où la nécessité de leur participation visible à la vie de la communauté.
A cet effet des actions visant le renforcement des capacités des femmes et des jeunes filles membres de la coalition nationale des femmes afin qu’elles puissent participer activement aux instances de prise de décision et au processus de paix et de cohésion sociale et amener les autres femmes et jeunes filles à s’engager et à prendre part à la vie des communes.

Cette activité est réalisée dans le cadre du partenariat entre Compassion International Burkina Faso (CIBF) et Mwangaza Action en vue d’accompagner les églises partenaires de CIBF dans l’adoption d’une ‘‘stratégie d’implication des hommes’’ au regard de leurs contextes afin d’améliorer l’implication des hommes dans le Programme de Développement Holistique de l’Enfant.
L’initiative s’inspire de l’expérience des Clubs des Maris et des Futurs Epoux conduite par Mwangaza Action en collaboration avec la DSF et le PADS, dans le cadre du Projet SWEED / Burkina Faso.