« Sur ce, je déclare lancer, le projet Action pour les filles adolescentes – Mariage des enfants dans le district sanitaire de Diapaga.» C’est par ces mots que Madame le Haut commissaire de la province de la Tapoa à procéder au lancement des activités du projet à la suite de la rencontre  de présentation du projet aux autorités et  aux services techniques de la localité tenue le 22/05/2015.

Ce projet qui  a pour objectifs  de : repousser l’âge du mariage ou de l’union ; diminuer les violences basées sur le genre ; retarder l’arrivée de la première grossesse chez les adolescentes ;  améliorer la santé sexuelle et reproductive des adolescentes,  faciliter l’émergence de communautés engagées en faveur de l’abandon des mariages précoces et de l’excision ; va contribuer à protéger les droits des filles adolescentes et favoriser l’autonomisation des filles les plus marginalisées en élevant leur statut dans la communauté.

Il sera mis en œuvre dans 50 villages  issus des centres de santé et de promotion sociale(CSPS) de Tapoa barrage, de Tansarga, de Tambaga et de Kotchari tous du district sanitaire de Diapaga

Tous les participants après avoir relevé la pertinence  et saluer l’arrivée du projet dans la zone (qui e

n a vraiment besoin) ont marqué leur disponibilité à soutenir le projet.

En effet le rapt des filles et des femmes constitue un véritable problème dans la région de l’Est. Les mesures de la fréquence montrent que  son ampleur est relativement élevée dans la région : Une femme sur dix âgée de 13-25 ans affirme avoir déjà subi cette pratique selon le rapport de l’étude sur le rapt des filles dans la région de l’Est réalisée en 2012 avec la contribution de l’UNPFA

Cette même source révèle que la province de la Tapoa est la deuxième dans l’ordre (16,5%) après la Komondjoari (20,3%) pour ce qui est de la charge du rapt parmi l’ensemble des cas de violences traités par les services de l’Action Sociale. La fréquence élevée de la pratique du rapt dans la Tapoa a été également établie par les données issues des entretiens qualitatifs. Il y apparaît que le rapt constitue une véritable préoccupation dans cette province tant pour les autorités administratives que pour les populations. De l’avis des agents du secteur de la justice, après les conflits fonciers, le rapt constitue la deuxième infraction traitée par les tribunaux dans la province de la Tapoa.

Dans le même ordre pour l’année scolaire en cours (2014-2015) 35 cas de grossesse en milieu scolaire  ont déjà été enregistrés par les agents des CSPS ci-dessus cités.

En attendant le lancement officiel  des activités du projet, 07 techniciens d’appui à la communauté recrutés dans le cadre du projet  ont reçu une orientation sur le projet (ses objectifs, ses stratégies, ses principales articulations, sa zone  de couverture ainsi que les tâches qui leurs sont dévolues.)  S’était au cours d’un atelier tenu  du 19 au 21 Mai  dans la salle de réunion du Haut commissariat de la Tapoa région de l’Est. Ces techniciens d’appui  à la communauté vont  contribuer activement  à la mise en œuvre du projet. « Action pour les filles adolescentes-mariages des enfants ».principalement  Ils sont  chargés entre autres  de :

  • Faire la mobilisation sociale ;
  • Assurer la formation des autres acteurs terrain comme les  mentors et les membres des cellules locales de communication
  • assurer un service de communication pour le changement de comportement en faveur de la promotion de la jeune fille;
  • faciliter les contacts entre la communauté et les autres partenaires du projet ;
  • suivre quotidiennement et documenter l’exécution du projet ;

Cette orientation s’est faite sous le regard  des services techniques les  concernés  de la province et même de la région. Etaient représentés, les  directions régionales de l’action sociales et de la solidarité nationale, de la promotion de la femme et du genre  et celle  des droits humains de l’Est,  le district sanitaire de Diapaga, la direction provinciale de l’Action sociale et de la solidarité nationale et  celle  de l’éducation nationale de la province de la Tapoa.

L’orientation/formation des superviseurs  et des TAC  a eu lieu à Dédougou dans la salle de réunion de la Direction Régionale de la Santé du 01 au 04 juillet 2015.Cet atelier avait pour but de  renforcer les connaissances et compétences des Superviseurs et des TAC afin de les rendre capables de conduire les activités de mobilisation communautaire sur le terrain.

Il a permis de présenter Mwangaza Action et le programme Alive and Thrive (A&T), d’expliquer le processus de mobilisation communautaire et les outils de travail qui seront utilisés, d’organiser la mise en œuvre des activités sur le terrain, de faire des simulation sur l’animation des rencontres communautaires, d’échanger sur la collaboration au sein du projet et avec les autres partenaires et de préparer le démarrage les activités terrain.

On peut dire que l’atelier a atteint ses objectifs dans le sens que les participant(e)s connaissent mieux Mwangaza Action, le programme Alive and Thrive et le volet mobilisation communautaire qui sera mis en œuvre par  Mwangaza Action ainsi que leurs rôles et responsabilité dans le projet. Aussi, Mwangaza Action dispose d’agents terrain bien outillés et aptes à commencer les premières activités de mobilisation communautaire dans les différents villages d’intervention du projet.

Les participant(e)s ont beaucoup apprécié cet atelier qui selon eux leur a permis de s’approprier le programme et leur mission dans sa mise en œuvre. Cela pouvait se vérifier dans leur assiduité, leur ponctualité ainsi que leur participation très active aux travaux pendant l’atelier.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Alive & Thrive au Burkina Faso, il a été organisé une session de formation de trois jours, du 07 au juillet 2015 à Dédougou à l’hôtel bon séjourau profit des Techniciens d’Appui aux Communautés (TAC) et des superviseurs terrains. La formation s’est focalisée sur l’alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE), avec un focus sur l’Initiation Précoce à l’Alimentation (IPA) et l’Allaitement Exclusif (AE) des enfants de 0 à 6 mis.

L’approche méthodologique utilisée a été l’exposée sous forme diapositive (PowerPoint) et des exercices pratiques. Aussi, une visite de terrain pour un exercice pratique portant sur l’observation d’une tétée a eu lieu dans quatre formations sanitaires du district sanitaire de Dédougou.

A l’issu de cette formation, on retient que, les composantes d’Alive & Thrive et la stratégie de mise en œuvre sont clairement connues par les participants et aussi leur connaissance et leur capacité en rapport avec la délivrance des services de l’Initiation Précoce à l’Alimentation (IPA) à travers les contacts de santé maternelles et infantiles déjà existants au niveau des structures sanitaires.

Les ateliers provinciaux de présentation du projet et du plan opérationnel du volet mobilisation sociale du programme Alive and Thrive mis en œuvre par MWANGAZA ACTION, se sont déroulés dans la période du10 au 23 juillet 2015 à Dédougou, Tougan, Toma, Solenzo, Nouna et Boromo.

L’objectif principal de ces ateliers était de faire un plaidoyer auprès des autorités provinciales afin d’obtenir leur soutien dans la mise en œuvre du projet.

Pour ce faire, les participant(e)s ont bénéficié de présentations suivis de discutions qui leur ont permis non seulement de connaître Mwangaza Action, mais aussi, le projet Alive and Thrive et les différentes composantes et surtout le volet mobilisation sociale et participation communautaire qui sera mis en œuvre par Mwangaza Action.

Les échanges avec les participant(e)s ont  permis de recueillir leurs avis et contributions sur les éléments présentés.Les services invités ont tous répondu présents à l’atelier et les participant(e)s  ont participé très activement aux échanges à travers leurs questions de compréhension,  leurs avis et recommandations  pour une bonne marche des activités du projet.

On peut dire que ces ateliers ont atteint ses objectifs, dans ce sens que les participant(e)s, par la voix des premiers responsables des provinces, ont apprécié positivement cette démarche de  Mwangaza Action, qui a consisté à informer les autorités provinciales et communales sur le projet avant le déploiement des activités sur le terrain et assuré de leur disponibilité à accompagner sa mise en œuvre.

Le mardi 02 novembre 2015, l’équipe technique (le chef de projet, le chargé de suivi-évaluation, le coordonnateur-terrain) de Mwangaza Action et l’équipe technique d’Alive and Thrive (le chargé de formation et le chargé de suivi-évaluation) accompagné de la conseillère technique du projet se sont rendus dans le village de KOMYARGO dans la commune de LANKOUE pour suivre une assemblée communautaire d’information sur le projet et de négociation. Cette activité rentre dans le cadre du suivi des activités terrain réalisé par l’équipe de mise en œuvre du projet A&T volet mobilisation communautaire.

Précédée d’une rencontre d’information avec les leaders communautaires, cette assemblée communautaire d’information sur les activités du projet, fut une grande réussite. On a pu constater la présence des différentes couches sociales du village à savoir les leaders communautaires, les vieilles personnes, les hommes, les femmes, les enfants et surtout les enseignants de l’école du village avec à leur tête,  le Directeur de l’école.

La rencontre a pu mobiliser 967 personnes dont 267 hommes et 700 femmes. La conseillère technique du projet a remercié la communauté pour son adhésion au projet et aussi demandé son implication effective dans les activités du projet pour le bien être de la communauté toute entière.

Dans le cadre du projet «action pour prévenir le mariage des enfants dans le district sanitaire de Diapaga région de l’Est», MWANGAZA ACTION a mis en club 2337 filles en clubs. Pour ce faire, et pour disposer d’une base de données, elle a initié dans les 50 villages de couverture, une opération de recensement /identification des adolescentes âgées de 10 à 19 ans.  Pour ne rater aucune, La méthodologie de cette opération a été de porte à porte. Cette méthodologie a permis de recenser 4524 filles. Au regard de ce résultat et du nombre de filles, de clubs et de mentors attendus, le comité de mise en club, composé de la responsable du projet, de l’experte de AIDOS, des experts de l’UNFPA et du coordonnateur terrain a opté de ne mettre en club que  les adolescentes de la tranche de 12 à 17. Les filles de cette tranche constituent la cible la plus vulnérable du moment car, c’est dans cette fourchette que les filles sont pour la plupart mariées ou enlevées (rapt), victimes de grossesses parfois indésirées. Sur la base de ce critère, 2637 adolescentes ont été retenues et  réparties dans  119 clubs. Les tailles des clubs sont disproportionnelles et vont de 17 membres au moins à 30 membres au plus. Le regroupement des filles en club s’est fait à partir des fiches de recensement. Ces clubs seront encadrés par 70 mentors. C’est à chaque club de choisir son mentor c’est-à-dire avec qui il se sentira à l’aise.

Ce sont les capacités de 70 mentors femmes qui ont été renforcées sur les mariages précoces, l’excision, droit et santé de la reproduction, IST/VIH et SIDA, planification familiale et sur les techniques de communication et d’animation de  session au profit des adolescentes. Les sessions de formation se sont déroulées par aire sanitaire. Elles  ont été animées par les techniciens d’appui aux communautés en collaboration avec le coordonnateur terrain et l’appui technique des agents de santé  de chaque aire sanitaire. Le but de cette formation est d’apporter aux mentors, l’information et les compétences nécessaires pour une plus efficacités dans les activités.

L’objectif général de cette formation est d’outiller les mentors afin de leurs permettre d’assurer l’animation des clubs d’adolescentes. Il s’agit de façon spécifique, de permettre à ces femmes de :

  • acquérir des connaissances sur les questions de SRAJ ;
  • développer des aptitudes en animation des sessions éducatives au profit des  adolescents ;
  • planifier les sessions d’animation.

Quatre  modules ont été  développés au cours de chaque session de formation:

  • excision,
  • mariage précoces,
  • droits et santé de la reproduction,
  • planification familiale,
  • IST/VIH/SIDA,
  • technique de communication.

La  méthodologie utilisée au cours de ces ateliers a été la méthode  participative : brainstorming, travaux de groupe, présentation suivies de débats ; jeux de rôles/simulations qui ont  permis d’obtenir au terme de l’atelier,   les résultats suivants : les  connaissances des mentors ont été renforcées  sur les thématiques liées à l’excision, aux mariages précoces, à la santé de la reproduction, aux droits humains et en technique d’animation des sessions éducatives.

Pour répondre aux besoins en santé sexuelle des adolescent(e)s, garantir des services de santé de qualité et exemptés d’obstacles pour les jeunes, une formation en SSRAJ a été organisée à l’intention des agents de santé de 10 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) du district sanitaire de Diapaga.  Ce sont les compétences de 20 agents de santé (les chefs de poste et les responsables de maternité) qui ont été renforcées sur la prise en charge de la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes et des adolescentes. Cette formation s’est tenue du 06 au 08 juillet 2015 et a été assurée par l’équipe cadre du district. Elle  visait à familiariser les agents aux concepts se rapportant à l’adolescence (jeunes, de jeunes gens) dans le but de circonscrire la période de la cible concernée par les actions à mener mais aussi de décrire la nature et l’enchainement des changements (physique, psychologique et sexuel) qui surviennent au cours de cette adolescence, en vue d’une prise en compte  de ces changements  et  des besoins propres à ce groupe (les adolescentes). Aussi, des modules se rapportant aux infections sexuellement transmissibles, aux soins de la grossesse et de l’accouchement, à l’avortement à risque ont été développés  en complément. Dans ces modules, un état des lieux et les facteurs aggravants est d’abord faite afin de faire connaître la vulnérabilité des adolescent(e)s et la nécessite d’une prise en compte spécifique de ce groupe.

La salle des réunions du Centre bon Pasteur de Dori a abrité la cérémonie officielle de lancement du projet de construction de consensus social en faveur de l’élimination du mariage des enfants et de l’excision dans la région du Sahel. Présidée par Monsieur Amboise Somé, le secrétaire général de la région du Sahel au nom du colonel Djibril Lallé, le Gouverneur empêché, cette cérémonie qui est intervenue le mardi 10 mai 2016, a connu la présence d’autorités régionales, provinciales et de Sylvain Nkeken, le représentant adjoint pays de l’UNICEF au Burkina Faso.

D’un coût global de 404 millions de FCFA et financé par l’UNICEF, le projet SUKAKU qui signifie «enfance» en langue locale Fulfuldé, couvre 230 villages de 26 communes des 4 provinces du Sahel. Pour le projet sukaku, l’UNICEF a appuyé Mwangaza Action pour la mise à disposition de ressources humaines qualifiées composées entre autres de 23 Techniciens d’Appui aux Communautés,  de 06 superviseurs, 460 relais communautaires et 460 éclaireurs et éclaireuses chargés d’animer les clubs des adolescents, l’appui logistique par la dotation de 29 motos, 2 tricycles, un groupe électrogène et du matériel informatique.

«Contribuer à la promotion et à la protection des droits des enfants» tel est l’objectif global du projet. Cet objectif global est scindé en plusieurs objectifs spécifiques, à savoir renforcer les capacités d’autoprotection des enfants et des jeunes, repousser l’âge au mariage, retarder l’arrivée de la première grossesse, diminuer les violences basées sur le genre et faciliter l’émergence des communautés engagées en faveur de l’abandon des pratiques traditionnelles néfastes telles que le mariage des enfants et la pratique des MGF/E.